samedi 28 avril 1990


Au moment du déclenchement de l’incendie, près de 100 employés se trouvaient dans cette usine de quatre étages spécialisée au quartier industriel de Lissasfa. Le propriétaire et son fils, gérant de cette usine, ont été placés dimanche en garde à vue. «Le propriétaire, Adil Moufarreh, et son fils, gérant de l’entreprise, Abdelali Moufarreh ont été placés en garde à vue après avoir été interrogés par la police», a déclaré un responsable à l’AFP. Selon des responsables à la wilaya du Grand Casablanca, l’opération d’identification des victimes se poursuit avec le concours des membres des familles et des services médicaux et de sécurité spécialisés sous la supervision directe du parquet général. La police scientifique s’attèlle à identifier les autres corps dont l’identité n’a pas encore été précisée, a ajouté la même source, précisant que l’opinion publique sera informée au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Rappelons qu’à la suite de cet incendie tragique, SM le Roi Mohammed VI a donné Ses Hautes Instructions aux autorités centrales et locales pour prendre toutes les mesures nécessaires pour secourir les victimes et consoler leurs familles. Et ce tout en mobilisant l’ensemble des moyens des hôpitaux qui disposent de services spécialisés dans le traitement des brûlés, y compris le CHU Ibn Rochd et l’Hôpital militaire Mohammed V de Rabat pour prodiguer les soins aux blessés dans les meilleures conditions. «La tâche de la protection civile a été rendue difficile par la nature inflammable des produits, ce qui a fait que les sapeurs-pompiers n’ont pu venir à bout des flammes que des heures plus tard», a affirmé le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, qui s’était rendu, samedi, sur les lieux du sinistre et avait indiqué qu’une enquête «approfondie» sera ouverte sur les causes de cet incendie. Pour sa part, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, a fait savoir qu’il a été décidé de former une commission ministérielle pour le suivi de cette affaire et de mener une enquête administrative urgente.«Cette commission, constituée des ministres de l’Intérieur, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de l’Industrie et du Commerce et de la Santé outre des représentants des autorités locales, sera chargée de suivre cette affaire de près. Une enquête administrative approfondie et urgente sera également diligentée parallèlement aux investigations du parquet général afin de savoir si des dysfonctionnements administratifs et juridiques ont été à l’origine de cet incendie», a précisé M. Naciri dans une déclaration relayée par l’agence de presse MAP. De son côté, le commandant régional de la protection civile de Casablanca, Mustapha Taouil, a indiqué que la gravité de cet incendie découle de l’absence des mesures de sécurité en vigueur dans ce type d’activités industrielles.